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Bravely Default II

Bravely Default II

En préambule, un peu de contexte

Entre 2009 et 2010, sort un jeu estampillé Final Fantasy : The 4 Heroes of Light, un jeu se voulant un peu à l’ancienne, avec des idées reprises notamment de FFV. Le jeu était pas trop mal, mais souffrait d’un scénario bancal. Ne baissant pas les bras, Square décide de pomper allègrement le chara design des personnages principaux et sort une nouvelle licence : Bravely Default. En 2013, paraît le premier opus de la série Bravely, des RPGs revisitant les mécaniques du passé, en ajoutant une touche de modernité bienvenue. Le tout est saupoudré d’un scénario fort sympathique, un peu méta mais pas trop, ainsi que de bons développements de personnages. Le jeu n’était pas parfait cependant, souffrant d’une « légère » répétitivité sur les derniers chapitres.

Les retours étant globalement positifs, une suite a été mise en chantier et sort en 2016 : Bravely Second. Et non seulement c’est un excellent jeu, mais c’est une excellente suite. Les mécaniques sont reprises et ajustées, de nouvelles classes de personnages originales font leur apparition, accompagnées de très bonnes idées de scénario, et du meilleur moyen de transport de tous les temps… Eeeeet les fans japonais ont gueulé, parce que le monde est globalement le même. Devant cette levée de boucliers, un Bravely Third a été remis à plus tard, beaucoup plus tard, tellement plus tard qu’il n’est plus qu’une vague idée qu’ils aimeraient bien faire un jour.

En 2018, Square Enix publie Octopath Traveler, un jeu sur Nintendo Switch centré sur le voyage et les aventures individuelles des personnages. Maaaaais la saga Bravely n’est pas mise de côté sur cette console.
Aux environs de 2019, on commence à entendre parler d’un Bravely Default II, financé en partie grâce aux profits engrangés sur le gacha Bravely Default Fairy’s Effect. Ce projet présenté aux actionnaires comme un Bravely Automata doit relancer l’intérêt pour la saga Bravely et surtout être un succès. Bon, bah il est sorti en 2021, alors allons-y ? Que vaut ce jeu créé spécifiquement pour marcher dans les traces de Bravely Default et ne pas faire les erreurs de Bravely Second ? Comment ça, ça vous rappelle une histoire ? Mettez cette pensée de côté, nous y reviendrons.

Notre histoire commence alors que notre héros brun maniant une épée se réveille amnésique sur une plage après s’être échoué. Ah oui, il se nomme Seth et c’est un marin. Comme de par hasard, la princesse Gloria et messire Sloan, un ancien aventurier, viennent réveiller Har… euh Seth pardon. Après s’être reposé, notre protagoniste retourne à la plage pour voir l’étendue des dégâts. Il tombe alors sur une personne âgée menacée par trois gobelins attendant patiemment à côté. Frod… Seth attaque les gobelins et est rejoint, toujours par le plus grand des hasards, par les deux derniers protagonistes, Elvis et Adèle. Réunis par la suite, ce petit groupe devra parcourir le monde pour contrer l’invasion de l’Empire d’Holograd.

La fine équipe

La scène étant mise en place, entrons dans le détail et commençons comme à l’accoutumée par le groupe de héros :

Seth est le protagoniste, c’est le Héros. Il se porte toujours volontaire pour faire avancer le scénario et aider les gens autour de lui. Ah oui, de temps en temps il rappelle que c’est un marin. D’où vient-il ? D’un village sans nom au-delà des océans. Eeeeeet c’est tout. Nan, vraiment.

Gloria est la princesse du Royaume de Musa. Son royaume a été attaqué par l’empire d’Holograd et des mercenaires et a été réduit en cendres. Elle cherche à retrouver les cristaux pour prévenir leur mauvaise utilisation et les catastrophes qu’ils pourraient engendrer.

Elvis est un mage un peu porté sur la bouteille qui cherche les astérisques afin de déchiffrer un livre qui lui a été laissé par sa mentor, Dame Emma. Il vient de la ville académique de Wiswald. Il est plutôt bon vivant et un agréable compagnon de route.

Adèle est une mercenaire s’étant jointe à la quête d’Elvis. Elle le fait entre autres pour l’argent, mais surtout pour voyager dans le monde et retrouver sa sœur perdue. Enjouée et combative, elle fait bien la paire avec Elvis pour maintenir une bonne ambiance dans le groupe.

Bon, mécaniquement ça donne quoi ?

Bien, parlons un peu maintenant de comment le jeu fonctionne. Nous avons un RPG classique, comme Bravely Default. Des classes, 24 en tout, chacune gagnée en combattant un boss. Ces classes, une fois nivelées, donnent accès à des compétences actives et passives. Compétences passives que vous pouvez équiper. Les classes ont en plus des spécialités, à savoir des capacités passives plutôt puissantes accessibles uniquement si la classe est votre classe principale.

Les combats tournent toujours autour de la mécanique de Brave/Default. La nouveauté majeure se trouve dans une mécanique de contre-attaque. Enfin, contre-attaque des ennemis. La quasi-totalité des boss va répondre à un certain type d’attaque par une action. Souvent, ils réagissent aux attaques physiques, aux attaques magiques ou aux soins, ce genre de choses. Certains boss plus avancés réagissent à… toutes les actions. Bref y’a de l’idée, même si ça n’est pas la mécanique avec le meilleur ressenti. Typiquement, le système de faiblesses d’Octopath Traveler passait mieux. Ensuite, telle la série FF, il y a l’introduction de l’ATB, cette barre qui se remplit plus ou moins vite et quand elle est pleine, votre personnage agit.

Il y a également de la nouveauté dans le système d’équipements, l’apparition de nouvelles caractéristiques, comme la probabilité d’être ciblé et le poids. Ce dernier est assez important par ailleurs, puisque la puissance de certaines capacités en dépend. Mais deux choses en dépendent également, la vitesse de l’ATB et un gros malus si vous dépassez votre maximum. En gros, la caractéristique est le poids maximal portable par votre personnage ; chaque équipement a un poids. Plus vous êtes léger, plus votre personnage va vite, si vous dépassez votre poids maximal, vous aurez un énorme malus. Bref, ne dépassez jamais votre poids maximal.

Ensuite, pendant l’exploration, vous pourrez jouer au parfait petit jardinier britannique. En effet, il y a sur la carte du monde et dans les donjons, des herbes que vous pouvez couper avec un coup d’épée. Ainsi, vous pouvez parfaire vos envies de jardins anglais et tout raser pour obtenir une pelouse fort agréable. Bon, plus sérieusement, ça permet d’obtenir de l’équipement. Aussi, ça permet de désamorcer certains pièges, des fleurs empoisonnées, et de démolir des murs.

Sinon, on perd certaines fonctionnalités présentes dans Bravely Second, comme la sauvegarde des actions.
Pour terminer, on a accès à un mini-jeu nommé le B&D (Brave&Default, original) qui est un jeu de capture de territoire appliquant les principes de l’Othello.

Amenons la balance

Bien, maintenant que nous savons comment le jeu fonctionne, il est temps de se mouiller. Est-ce que c’est un BON jeu ? Un BON Bravely ? Jugeons donc ! S’il a plus de 30 PV, il y survivra, sinon… euh attendez, c’est un autre jeu ça. Quoiqu’il en soit, et pour aborder avec la meilleure foi possible, commençons par les bons points :

  • Les décors sont magnifiques. Vraiment pas besoin d’épiloguer là-dessus.
  • Le gameplay partant sur de très bonnes bases, il est toujours aussi bon. Il lui manque deux ou trois petites choses et il a quelques partis pris contestables, mais nous en reparlerons plus tard.
  • La présence du B&D est fort sympathique, c’est pas au niveau du Gwent de The Witcher III, mais avoir un mini-jeu de ce genre fait toujours plaisir.

Eeeet… encore une fois, c’est tout. Remplissons l’autre plateau de la balance.

  • Il y a de gros gros GROS problèmes d’ergonomie. La perte du second écran de la console se fait sentir. Quand vous êtes en donjon, il n’y a pas de mini-carte, et comme les écrans sont grands car les donjons sont souvent d’un bloc (ou quand il y a des étages, les étages sont grands), c’est facile de se perdre lorsqu’on cherche les coffres cachés.
  • Dans le même genre, quand vous êtes dans des menus, il n’y a pas moyen de faire un changement de page rapide (comme droite ou R : page suivante, gauche ou L : page précédente). Pareil, pas moyen de changer de personnage sélectionné quand vous êtes dans un sous-menu. Dans les magasins, pas moyen d’acheter le maximum d’objet en faisant un simple appui sur le bouton gauche lors de la sélection de quantité. Et pour finir sur l’ergonomie liée aux touches, en combat, avant, faire le raccourci Default alors que vous aviez fait un ou plusieurs Brave annulait un Brave. Plus maintenant. Maintenant, c’est R pour Brave et ZR pour enlever un Brave. Et le L pour Default ? C’est une option à cocher, ce n’est même pas présent de base.
  • Le jeu a des quêtes annexes, 100 quêtes pour être précis. Certaines sont liées à l’histoire, certaines sont accompagnées de scènes développant un tout petit peu les personnages (et en vrai, pas beaucoup). Sauf que là, on parle d’une dizaine de quêtes maximum sur les 100. Et toutes, TOUTES, sont des quêtes Fedex. TOUTES, bon sang de bois. Alors elles font aller dans les donjons annexes, et ça peut être sympa. Sauf que ça serait plus sympa si elles ne faisaient pas retourner 4 fois dans chaque donjon parce qu’elles se débloquent au fur et à mesure.
  • Bon, on a évoqué l’histoire, autant y aller… C’est pas bon. C’est très loin d’être au niveau de Bravely Default ou surtout de Bravely Second. C’est plat, on voit venir quasiment tous les rebondissements ; ils font 2 fois le coup d’une fausse fin ET ils font voir deux fois les crédits pour la vraie fin, ce qui donne un totale de 4 crédits dont 3 fois les mêmes pour aller jusqu’au bout. C’est lourd. Et après recherches, il y a quand même de bonnes idées pour la trame et la menace principale. Mais ce n’est pas expliqué dans la quête scénaristique, c’est évoqué dans un livre qu’on peut complètement zapper et ensuite, il faut remplir les blancs soi-même.
  • Passons vite fait sur le chara design, oui ça n’a pas changé depuis la démo, les personnages sont en pâte à modeler et sont donc dégueulasses.
  • Pour clore sur l’histoire et les personnages, ce sont des archétypes sur pattes. Seth, c’est le Héros, c’est Frory Potwalker. Gloria, c’est la Princesse, c’est littéralement Leia sans lien de parenté avec Seth. Elvis c’est l’érudit et Adèle, c’est Chewbachan Solo, presque. Messire Sloan est le mentor, c’est le Yodumbledaf. C’est terrible, parce que ça se voit dès le début. Les personnages n’ont aucune personnalité propre, aucune histoire intéressante. On ne sait pas quel est le nom du village de Seth, s’il a des personnes proches de lui, d’autant plus que même sur le design il rentre dans la case « protagoniste lambda ». La seule qui connaît quelques évolutions c’est Adèle, et ça prouve encore une fois que quand un personnage est nommé comme ça, c’est le meilleur personnage de l’histoire (coucou FFTA2).
  • Grosse perte qui se sent, il n’y a plus de moyen de transport contrôlé par les personnages, plus de vaisseau, plus de paquebain. Dans Octopath Traveler, ça passait parce qu’on pouvait se téléporter depuis n’importe où pour aller dans les villes connues. Là, il faut d’abord rentrer en ville pour trouver la caravane.
  • Encore un truc qu’on perd : on ne peut plus personnaliser les limites utilisées. Les limites dépendent de la classe principale équipée et c’est tout. C’est dommage, c’était une super fonctionnalité de Second.
  • Pour rentabiliser le temps en veille de la Switch, il est possible d’envoyer une expédition en bateau pour récupérer des objets. Dans cette expédition, Seth sera confronté à divers événements et rencontrera d’autres joueurs. Sauf que ça marche uniquement quand la console est en veille avec le jeu lancé et on ne fait rien de plus qu’obtenir les objets à la fin. La reconstruction des villages était interactive dans Bravely Default et Bravely Second, là ce n’est plus le cas.
  • Pour continuer dans la lancée, il n’y a pas de fonctionnalité exploitant réellement le fait que la console soit en ligne en permanence. Le fait de sauvegarder et partager une attaque à ses amis n’est plus possible, notamment. Comme pour Bravely Default, il y a vite fait une référence aux autres joueurs qu’on peut croiser en expédition en bateau, mais c’est bien peu… impactant, dirions-nous.
  • Petit détour par les musiques : Revo est de retour, et le moins qu’on puisse se dire, c’est qu’ils se sont pas foulés. Les musiques font tout pour évoquer celles de Bravely Default, tout en rajoutant une couche en plus. Du coup, ça oscille entre les thèmes plats et la cacophonie totale sans aucun sens, en passant par un thème de ville faisant mal à la tête.
  • Rapidement, le New Game + est une honte, il n’est accessible QUE si vous avez une sauvegarde PILE après avoir vaincu le boss de fin. Aussi, si vous aviez augmenté vos caractéristiques par des brioches, héhéhé, ça disparaît, même si vous cochez toutes les options de transfert d’une sauvegarde à l’autre. Et également, vous refaites TOUS les tutoriaux. Genre, vous venez de finir le jeu et PAF tutos sur tutos.
  • Niveau performances, le jeu est sur Switch. Est-ce que le jeu est adapté à la puissance de la Switch tel un Octopath Traveler ? Non. Ils ont donc fait des zones super grandes qui prennent trois plombes à charger. Chaque chargement est long, et il y en a en permanence. Le déclenchement d’un combat prend du temps, sortir de ce même combat prend du temps. Bref, une Switch quoi. Ça, couplé au fait qu’il faille aller plusieurs fois dans chaque donjon optionnel, c’est vite pénible. Et devinez quoi ? Le jeu marche mieux en mode portable ! Manifestement le Full HD, ça lui réussit pas.
  • Dernier point, la difficulté. Les mécaniques de contre sont frustrantes. Elles punissent le joueur de mal jouer, là où le système d’Octopath Traveler récompensait le fait de bien jouer. Mais l’apparente force des ennemis qui contrent tous les coups s’effondre dès que vous gagnez des niveaux. Et le jeu donne un moyen rapide et plutôt facile de grind : les monstres boss (qui sont des swap color de monstres normaux) qui sont beaucoup plus puissants, mais qui donnent des récompenses bien plus importantes. Le jeu est beaucoup trop facile. La sélection de difficulté ne change que deux choses : la fréquence d’action des ennemis, et votre gain d’expérience qui diminue plus la difficulté augmente.

Le Verdict

Vous vous souvenez de cette pensée que vous aviez mise de côté, reprenez-la maintenant. Oui, Square Enix a fait une Disney Star Wars. Et comme Star Wars VII, et bah c’est bancal. C’est bancal parce qu’on voit que c’est une quête du héros, comme on a pu la voir dans pleeeeein d’œuvres de fiction telles que Star Wars, Le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter. Sauf que la comparaison avec le premier est intéressante. Rejeter un opus en rapport avec le premier sorti pour sortir une copie du premier ? Ouais, Bravely Default II reproduit le même schéma que Star Wars VII.

Donc allons-y, est-ce que c’est un bon jeu ? Non. Est-ce que c’est un mauvais jeu ? Non plus. C’est un mauvais Bravely, ça oui. C’est surtout un jeu pas fini, sorti environ un an trop tôt. Ses problèmes les plus marquants sont de l’ordre de l’ergonomie. L’histoire, bon elle est ce qu’elle est. Mais du développement de personnage, ça se rajoute avec du temps en plus, temps qu’ils n’ont pas eu pour peaufiner.

Pour conclure tout ça, le jeu est moyen. Ni bon, ni mauvais, moyen. Et on en attend plus d’un Bravely. On en attend plus d’un jeu Square Enix.

Dates de sortie Nintendo Switch
Japon 26 février 2021
États-Unis 26 février 2021
France 26 février 2021

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